Le cours :
L ’Information : concept « caméléon »• La notion d’information recouvre à la fois les signaux, les données, les nouvelles, les connaissances …
• Le journaliste, l’informaticien et le technicien des télécommunications, entre autres, auront chacun leur propre définition de l’information :
– pour le premier, l’information, c’est l’actualité, sa mise en forme à travers des articles, reportages, dépêches, brèves …,
– pour le second, l’information, c’est avant tout le signal électrique transmis,
– pour le troisième, l’informaticien programmateur, c’est le langage binaire, composé de « bits », unités élémentaires d’information (0 et 1).
La notion de communication• Les paramètres de la relation et de l’échange :
– la communication c’est la relation à l’autre, impliquant un feed-back ou retour de la part de mon interlocuteur. Cependant, l’idée de « relation » ne suffit pas forcément à différencier ce qui est du domaine de l’information de ce qui est du domaine de la communication,
– la communication c’est l’échange. On peut penser qu’il y ’a communication à partir du moment où mon interlocuteur et moi-même devenons tour à tour émetteur et destinataire des messages. A l’idée d’échange, on pourra associer le principe du partage (la communication nous permet de partager « notre monde » avec celui des autres).
• Le paramètre de la proximité :
– qui parle d’échange, de partage, peut parler de relation privilégiée, sous le mode de la sympathie, de la confiance réciproque, jusqu’au mode suprême de la relation intime,
– l’échange, le partage seront favorisés par la proximité à l’autre, que cette proximité soit géographique, culturelle, sociale ou idéologique.
• Le paramètre de l’intentionnalité ou de l’acte volontaire :
– cette dimension pose problème : pour qu’une personne en face de moi perçoive un message, un signe, une information de ma part et réagisse, réponde en conséquence, faut-il forcément que j ’ai eu l ’intention d ’envoyer ce message pour pouvoir parler de communication ?
– on peut considérer qu’il y ’a réellement communication quand il y ’a partage, échange. Qu’il y ’ait intention ou non de l’émetteur au début de cet échange, l’essentiel c’est que la réaction de celui qui a perçu un message (récepteur) provoque ensuite un changement d’attitude, une réaction, une réponse de la part de « l’émetteur malgré lui ».
• Le paramètre de l’action :
– l’information vaut et se mesure dans le champ de la connaissance et la communication dans celui de l’action, de l’organisation,
– deux définitions de Lucien Fez faisant la distinction entre une communication indissociable de l’information et une communication indépendante de l’information :
• dans sa première définition, celle de la « représentation », le sujet émetteur et l’objet (le message) sont bien distincts. Ici la réalité est objective et universelle, extérieure au sujet qui la représente à travers un message ou une information,
• dans sa deuxième définition, celle « d’expression » (je m’exprime donc je suis, pourrait-on dire …), la communication est l’insertion d’un sujet complexe (sujet social) dans un environnement complexe. Le sujet est indissociable du monde qui l’entoure. Ici, la réalité du monde n’est plus objective, mais fait partie de moi-même (c’est la dimension subjective de la communication).
La communication contre l’information ?• Communication d’entreprise, communication politique : manipuler, faire croire, faire sa publicité plutôt qu’informer
• Publicité et information : des frontières de plus en plus floues
• Le journalisme de révérence ou quand la presse cède aux pressions des décideurs économiques et politiques
• L’information ne peut pas se libérer des grilles de représentation et interprétation propres à chaque société
• En conclusion, trois contraintes principales menacent l’info : « l’argent, l’urgent, les gens » (D. BOUGNOUX)
COUP DE PROJECTEUR• « Ce que nous vendons à Coca-cola, c’est du temps de cerveau humain disponible » (Patrick Le Lay, PDG de TF1, mai 2004)
• La télévision, ce ne serait plus de l ’information, du divertissement, de la culture, de l’évasion, mais un média totalement tourné vers la publicité, à son service, à tel point que ses programmes auraient pour vocation de nous préparer, nous formater afin que nous soyons totalement réceptifs aux messages publicitaires. Publics et contenus passent au second plan, derrière l’impératif communicationnel : trouver les recettes d’un succès d’audience, une audience dont les cerveaux sont préparés avec soin à une réceptivité optimale aux messages publicitaires.
• L ’information n ’échappe pas à cette réalité dictée par des impératifs économiques, avec des journaux TV, mais aussi des titres de la presse où ce qu’on appelle dans le jargon journalistique les « infos light » prennent une place toujours plus importante.
La communication à quoi ça sert ?• Nous communiquons pour découvrir qui nous sommes et apprendre à nous connaître davantage
• Nous communiquons pour connaître le monde qui nous entoure
• Nous communiquons pour partager ce monde avec celui des autres
• Nous communiquons pour persuader ou influencer les autres
• Nous communiquons pour nous amuser, pour nous détendre et pour nous distraire des autres formes de communication
• La communication cherche à être prévisible
• La communication est un processus continu
• La communication se fait d’égal à égal ou à la verticale
• La communication est un partage de significations
• En conclusion, la communication est nécessaire à nos vies. Mais, le plus important à retenir ici, c’est que la maîtrise de notre communication, de nos messages, donc leur réussite (toucher, convaincre sa cible), n’est possible à la base que si on a compris les différents intérêts et enjeux de la communication
COUP DE PROJECTEUR• Communiquer pour mieux connaître le monde qui nous entoure et partager ce monde avec celui des autres ?
OÙ
• Communiquer pour se divertir et se détendre ?
• Sondage « les français et la télé » : un public schizophrène qui oscille entre attachement au service public et un goût prononcé pour une télé réalité qu’il critique par ailleurs.
• Nous jouons tous des rôles au point de porter en même temps des masques contradictoires : poids du regard des autres et de la société
Nous sommes tous des acteurs : jeux de rôles et mise en scène (approches psycho-sociologiques de G.H MEAD et Erving GOFFMAN)• Nous jouons tous des rôles, nous campons des personnages à travers les diverses situations de communication interpersonnelle ou de groupe.
• Les personnages que nous assumons correspondent à des rôles sociaux (les « soi » élémentaires)
• Les personnes ne peuvent se manifester qu’à travers des rôles. Le mot « personne » dans son sens premier signifie « masque »
• Jouer un rôle exige la présence des autres fonctionnant comme public. L’enjeu c’est que les autres assument le rôle prévu.
Du télégraphe à l’orchestre (l’école de Palo Alto) • Une théorie des comportements, verbaux ou non verbaux, comme fondements de la communication.
• La communication n’est pas forcément consciente et elle ne peut pas être définie comme l’alternance de deux comportements successifs, mais comme un processus permanent.
• La métaphore de l’orchestre se substitut à l’image du télégraphe et à un modèle linéaire.
• Chacun joue en s’accordant sur l’autre … C’est l’école de l’improvisation
Le sujet chez Mead (Théories de Mead et Park) • Le « soi » est un produit de la vie sociale par lequel le sujet se constitue progressivement dans et par la communication.
• Le « soi » correspond à un fragment d’identité construit par l’attitude des autres (celle ci se manifeste dans la communication).
• Nous venons au monde comme des individus, nous assumons un personnage (« je »), et nous devenons des personnes (soi élémentaires/ rôles sociaux).
• « Nous sommes surchargés de rôles prédéfinis qui attendent que nous nous y collions »
Du concept de rôle à la dramaturgie et figuration de Goffman• Mise en scène d’un rôle particulier par un sujet conduisant l’autre inévitablement à assumer un rôle corrélatif ou adapté.
• Le rôle est un modèle d’action pré-établi que l’on développe durant une présentation et que l’on peut présenter ou utiliser en d’autres occasions.
• La dramaturgie : jouer un rôle exige la présence des autres fonctionnant comme public.
• La figuration : ensemble des procédures entreprises pour éviter que les interactants (interlocuteurs) ne perdent ou ne fassent perdre la face.